La future zone franche de Kénitra au Maroc, un élément clé du marketing local

Publié le par Vincent Gollain

kenitra
(c) Google Maps

J'ai eu l'opportunité de me rendre au Maroc il y a un peu plus d'un mois pour donner une formation sur le marketing territorial auprès de responsables du Ministère de l'Intérieur. Ces échanges fructueux m'ont permis d'apprécier pleinement les nombreuses initiatives mises en place au Maroc pour renforcer son attractivité par des actions de marketing territorial. J'en profite d'ailleurs pour adresser mon amical souvenir à celles et ceux rencontrés à cette occasion.

A cette occasion, j'ai eu l'occasion d'échanger avec Monsieur Adil Elkhoutabi, chef de division "aide aux investisseurs" du Centre Régional d'Investissement de Kénitra. Dans le cadre de la stratégie régionale de développement de Kénitra, la question de la création d'une zone franche est considérée comme un éléments clé pour attirer des investisseurs. 

C'est aujourd'hui chose faite. Le projet de zone franche "Atlantic Free Zone" s'appuie sur deux éléments du marketing mix : une politique de compétitivité - prix  associée à une offre de services permettant de répondre aux besoins des futurs investisseurs européens. A noter également, que cette future zone franche est positionnée au regard d'offres alternatives situées en Egypte mais aussi en Chine ! 

The port at Kenitra
Le port de Kénitra


Un milliard d'euros pour la zone franche

Un investissement total supérieur à un milliard d'euros sera engagé pour la réalisation de la zone franche d'exportation de Kénitra, dont le projet a été approuvé récemment par le Conseil des Ministres sous la présidence de SM le Roi Mohammed VI.

La zone franche qui prend désormais le nom de "Atlantic Free Zone" (AFZ), sera installée sur une superficie de 344 ha. Elle bénéficie d'une situation géographique stratégique à moins de deux heures par autoroute des principaux ports du Maroc (Casablanca et Tanger-Med), de l'aéroport international de Casablanca et à seulement 40 km de la capitale.

Le lancement des travaux est prévu au cours du premier trimestre 2010 et la livraison des premières installations est prévue pour le premier trimestre 2012, a indiqué à la MAP le directeur du Centre Régional d'Investissement (CRI) de la région Gharb-Chrarda-Béni-Hssen, M. Jamal Attari.

Le nouveau parc industriel et logistique de Kénitra sera réalisé par la Caisse de dépôt et de Gestion (CDG) à travers sa filiale MEDZ et le logisticien espagnol Edonia World. Une société regroupant les deux partenaires sera créée pour assurer la gestion de la zone franche. Elle sera chargée de la promotion, de la construction et de la vente du nouveau parc industriel, a ajouté le directeur du CRI. L'objectif de ce projet à terme est l'intégration de la chaîne industrielle automobile dans la région et la création de 10.000 à 15.000 emplois dans le secteur, a expliqué M. Attari.

Des services simplifiés
La zone franche de Kenitra pourra accueillir les activités de l'agro-industrie, les industries textiles et cuir, les industries métallurgiques, mécaniques, électriques et électroniques incluant l'industrie automobile, les industries chimiques et parachimiques et des services.

Les investisseurs installés dans cette zone bénéficieront des services "world class", d'un régime administratif allégé (guichet unique sur zone), d'un centre spécialisé dans l'intermédiation dans le domaine des recrutements et au niveau de la promotion des emplois et des compétences. Ils profiteront aussi d'une aide directe à la formation pendant les trois premières années, spécifique au secteur automobile, de la réalisation d'un centre de formation automobile spécialisé qui sera créé avec la collaboration de partenaires de formation internationaux. Les clients de la zone bénéficieront également d'un cadre sectoriel incitatif, notamment de l'appui à l'investissement industriel du Fonds Hassan II pour le développement économique et social pour tout investissement dont le montant total est supérieur à cinq millions de dhs (hors taxes et droit d'importation), et l'investissement en biens d'équipement est supérieur à 2,5 millions de dhs (hors taxes et droit d'importation).

L'Etat, a ajouté le directeur du CRI, s'engage en outre à mettre en place un guichet unique au sein de la plate forme industrielle intégrée. En plus des avantages accordés par l'Etat, les investisseurs profiteront d'autres avantages liés aux coûts d'installation et d'exploitation.

En effet, la délocalisation d'activités depuis l'Europe suppose un gain de moyens de 73 pc sur le coût de la main d'œuvre, une économie en matière de coût du transport de 61 pc face à la Chine et de 44 pc face à l'Egypte, en plus d'une réduction des délais de livraison à un jour au lieu de 30 jours depuis la Chine.

Les facilités accordées à l'investisseur concernent les opportunités de financement à travers des accords signés avec les banques locales Attijari Wafabank, BMCE et la Banque Populaire. L'investisseur aura également la possibilité de bénéficier d'un service intégral de vente du sol et construction des installations industrielles mises à sa disposition via la formule de Leasing immobilier, a ajouté M. Attari.

Cette dynamique, a-t-il souligné, doit se poursuivre, conformément aux Hautes orientations royales relatives à l'élaboration d'une charte de l'environnement, dans le cadre du respect des principes de développement durable, notamment en matière de préservation de l'environnement en favorisant le développement des industries propres.


Source : Agence Maghreb Arabe Presse

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