Situation et dynamiques des locations saisonnières en Ile-de-France
Arrivée sur le devant de la scène au tournant des années 2010, portée par la popularité grandissante de plateformes numériques « de particulier à particulier » spécialisées, dont la plus célèbre est Airbnb (créée en 2008), la location saisonnière urbaine a connu au cours de la dernière décennie une croissance très rapide.
Les grandes métropoles internationales sont les premières concernées par cette dynamique, à tel point que cette nouvelle offre d’hébergement de court terme est désormais de plus en plus intégrée dans leurs politiques relatives au logement et au tourisme.
Parmi les toutes premières destinations touristiques mondiales, l’agglomération francilienne est logiquement aux avant-postes de ce phénomène. La dernière étude de L'Institut Paris Region, en exploitant des données exclusives, indique qu'en 2019, l'Île-de-France comptait une offre d’au moins 120 000 logements proposés en location saisonnière (plus de 2,2 % du parc régional total de logements, une proportion atteignant 6 % dans Paris intra-muros).
Si la ville de Paris concentre encore pas moins des deux tiers des annonces régionales de meublés de tourisme, la géographie des locations saisonnières semble cependant connaître actuellement une dynamique centrifuge notable en faveur du reste de l’espace régional. Au cours de l’année 2019, c’est ainsi plus de 1 100 communes franciliennes qui ont été concernées par au moins une annonce pour ce type d’hébergement, soit finalement une très grande part de l’Île-de-France.
Cette tendance au desserrement de l'offre résulte de plusieurs phénomènes. Tout d'abord, ceci provient des dispositifs récents de régulation mis en place à Paris et dans des communes limitrophes, qui freinent le développement de l'offre, et que l'étude analyse précisément. C'est aussi la conséquences des politiques des plateformes qui visent à offrir des expériences plus nombreuses aux visiteurs en proche et grandes banlieues pour répondre à leurs nouvelles attentes et répondre aux besoins de s'évader à proximité de son lieu de vie. La présence d'attracteurs touristiques, d’établissements d'enseignement supérieur et de recherche, de grands équipements, y compris hospitaliers, d'événements particuliers sont également des leviers de développement de nouvelles offres. Ainsi, les plateformes accompagnent la dissémination spatiale des retombées des touristes et autres catégories de visiteurs, phénomène qui pourrait encore s'accentuer à l'avenir du fait de la modernisation et du déploiement de nouvelles lignes de transports en commun comme celles du Grand Paris Express.
Pour télécharger gratuitement l'étude, des infographies complémentaires et consulter la carte interactive, c'est ici.