L'envol à la côte chez les territoires aéroportuaires
Les places aéroportuaires, c'est à dire les aéroports et leurs territoires environnants, sont devenus des destinations économiques clés grâce aux retombées directes et indirectes des activités générées par ces aéroports, mais aussi de plus en plus par l'accueil et le développement d'autres activités économiques intéressées par les aménités procurées par ces territoires spécifiques. Depuis plus d'une vingtaine d'années, voire plus pour les spécialistes, une littérature académique et professionnelle s'est développée sur ce sujet en poussant différents concepts : ville aéroportuaire (airport city), aerotropolis, Place aéroportuaire (Airport Area), corridor aéroportuaire, etc. Ces concepts s'articulent les uns aux autres comme le résume le graphique ci-après.
Si vous souhaitez en savoir plus, un rapport récent réalisé pour l'Association des grandes métropoles mondiales, Metropolis, présente les modalités de développement d'une place aéroportuaire durable avec un chapitre entier consacré au marketing territorial (j'en suis d'ailleurs l'auteur).
Vers des places aéroportuaires durables
L'IAU île-de-France réalise des études, enquêtes et recherches ayant pour objet l'aménagement et l'urbanisme dans la région Île-de-France. Acteur majeur de l'aménagement métropolitain dura...
https://www.iau-idf.fr/nos-travaux/publications/vers-des-places-aeroportuaires-durables.html
Du fait des enjeux économiques, les territoires avoisinants s'impliquent de manière croissante dans la valorisation et le développement de cet avantage comparatif. Fin juin 2019, la communauté de communes de l’Est lyonnais (CCEL), intercommunalité qui regroupe huit communes et comporte sur son territoire l’aéroport international Lyon – Saint-Exupéry, se lance à son tour dans le marketing territorial. Cap Com décrit ainsi le logo lancé à cette occasion : la nouvelle identité territoriale et son logo se basent sur l'infrastructure majeure de Lyon - Saint-Exupéry "pour renforcer son attractivité économique : nuances de bleu pour rappeler le ciel, baseline « Lyon Saint-Exupéry », dessin stylisé rappelant à la fois l’architecture de la gare « Lyon – Saint-Exupéry » et un avion en papier, placé au centre d’une rose des vents. Une rose des vents qui se décline selon les supports pour montrer la centralité de la CCEL au sein du territoire régional, national et européen". Cette dynamique doit permettre de mettre en valeur et en avant les "19 zones d’activités et les 24 000 emplois dont 6000 à l’aéroport" qu’elle compte. "C’est une zone très active avec un devenir important. On a 800 hectares d’activités économiques sur le territoire, il ne faut pas les gâcher", indique Paul Vidal à Lyon Mag.
La surprise vient du nom de la marque économique qui a été retenue : "Territoire d’envol". S'il est signifiant, il est également très proche d'un territoire aéroportuaire situé en France, juste en dessous de l'aéroport de Paris Charles de Gaulle et comprenant aussi l'aéroport d'affaires du Bourget, "Paris, Terres d'envol". Cet établissement public territorial (EPT) Paris Terres d'envol est une structure intercommunale, créée le 1er janvier 2016 dans le cadre de la mise en place de la métropole du Grand Paris, et située dans le département de la Seine-Saint-Denis en Île-de-France. Impliquée dans les démarches de marketing territorial vantant la place aéroportuaire du Grand Roissy (exemple d'Hubstart), l'EPT Paris Terres d'envol valorise également sous son nom ses atouts (voir plaquette suivante). Dès lors, on peut s'interroger sur les raisons qui ont poussé la CCEL, ou ses conseils, à retenir un nom de marque très proche d'une autre collectivité elle-même positionnée sur des marchés similaires ? A suivre ...