Bonne pratique québécoise pour l'attractivité résidentielle en régions

Publié le par Vincent Gollain

Bonne pratique québécoise pour l'attractivité résidentielle en régions
Photo de jpvalery sur Unsplash

Le Canada est une source d'inspiration pour celles et ceux qui s'intéressent à l'attractivité résidentielle et notamment l'accueil de compétences dans les territoires. Francophone, le Québec n'est pas en reste et constitue pour moi une source toujours intéressante d'initiatives en matière d'attractivité et de marketing territorial. Montréal, avec son agence Montréal International, est bien évidemment une référence à benchmarker. Je vous invite d'ailleurs à découvriri le site dédié TalentMontreal qui peut répondre à nombre de questions que certains se posent sur "comment attirer des compétences sur mon territoire ?". L'intérêt d'observer ce qui se passe au Québec l'est aussi pour les villes et territoires moins connus qui souhaitent aussi devenir des destinations attractives. 

Pour y parvenir, le programme "Un emploi en sol québécois", initié en 2017 par la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), favorise la rencontre entre les personnes immigrantes et les entreprises implantées dans les régions, via un dispositif jugé extrêmement efficace par le site des Français de l'étranger qui consacre un article complet et détaillé sur ce dispositif que je vous recommande de lire (article complet).

Que retenir de ce programme ? 

  • Le programme "Un emploi en sol québécois" consiste à promouvoir les offres d’emploi dans les régions de Québec, en dehors de la ville de Montréal et d’un rayon d’une cinquantaine de kilomètres autour de Montréal – ce qu’on appelle la région métropolitaine, avec Laval au nord et une partie de la Montérégie (Longueuil) au sud. La démarche se concentre donc essentiellement sur les autres régions confrontées à des défis de recrutement. En effet, 55% des emplois disponibles se trouvent justement en dehors de la région métropolitaine. L'objectif consiste donc à faire faire coïncider les candidatures avec les besoins des entreprises situées en région ;
  • Ce programme n’est pas uniquement destiné aux francophones. Cependant, la maîtrise du français est une condition sine qua non pour pouvoir s’y inscrire ;
  • Pour y accéder il est nécessaire d’avoir un statut légal pour travailler au Canada via un permis de travail ouvert (qui autorise à travailler pour n’importe quel employeur) ou fermé (pour un seul et unique employeur), être PVTiste, ou encore résident permanent ;
  • La valorisation des emplois proposés est étroitement liée à la dimension résidentielle & qualité de vie considérant que les choix se font sur ces deux aspects ;
  • Certains métiers sont plus demandés que d'autres comme l'informatique ou l'industrie ;
  • Une plateforme Internet dédiée a été mise en place qui permet aux entreprises de proposer leurs emplois, aux candidats de déposer leurs CV et profils ;
  • La FCCQ apporte des services aux employeurs potentiels et candidats pour faciliter la mise en relation et améliorer les chances de réussite ;
  • Chaque région est présentée simplement avec quelques données, des images, une vidéo, etc. 
  • Les 3 témoignages en vidéo sur le site, d'une durée de 3minutes 30 à 4 minutes, sont également intéressants car ils donnent le temps aux témoins d'expliquer leurs motivations et parcours. Je vous recommande de les étudier sur le fond et la forme.

Quels enseignements peut-on en tirer ?

  • l'attractivité résidentielle n'est pas uniquement un sujet de communication mais bien de stratégie marketing qui va mobiliser l'ensemble de la boîte à outils disponible de l'étude de marché à la mise en oeuvre d'actions et outils opérationnels. Une campagne dans le métro parisien ne sert pas à grand chose si cette action ne s'inscrit pas dans un dispositif complet de la définition en amont des ciblées visées (âge, CSP, localisation, etc.) au suivi des contacts. Les exemples de Grand Paris Sud et du Périgord illustrent mon propos ;
  • Au moment où tous les territoires s'interrogent sur leur attractivité résidentielle, il est essentiel de cibler les publics que vous souhaiter attirer : des professionnels de santé ? des familles urbaines ? des télétravailleurs ? des investisseurs immobiliers pour rénover votre centre-ville ? des porteurs de projets de tiers-lieux ? La liste des choix possibles est longue et les offres proposées par d'autres territoires parfois déjà très attractives. Dans ce contexte, qui allez-vous sélectionner pour maximiser vos chances de réussite et optimiser vos dépenses ? Des études et données existent et peuvent vous aider à comprendre la situation et prendre les bonnes décisions. Mobilisez-les ! ;
  • il est possible d'obtenir d'excellents résultats dès lors que l'on monte une équipe dédiée et que l'on investi dans le temps. Cette équipe peut être au sein d'une collectivité territoriale, d'un organisme associé ou d'acteurs extérieurs (CCI, société privée, association, etc.). Le service co-financé par Amiens Métropole et la CCI Amiens-Picardie Hauts-de-France accueille depuis plus de 25 ans, près de 500 collaborateurs chaque année, accompagnant ainsi la politique RH des entreprises du territoire (article) ;
  • l'accueil de populations nécessite une bonne compréhension du "parcours client" de vos cibles pour bien comprendre leurs attentes et positionner votre offre de services, en complémentarité d'autres offres. La FCCQ se situe en aval des efforts du Québec pour attirer de nouvelles populations sur son sol. Ceci milite à la mutualisation des efforts, par exemple sur sur base départementale ou régionale, pour "chasser en meute". L'exemple de La Manche peut servir d'inspiration (article réunion du Club MT);

J'aurai l'occasion de revenir régulièrement sur cette thématique de l'attractivité résidentielle pour nourrir vos réflexions et plan d'actions !

 

Vincent Gollain, mai 2022

Publié dans attractivité, Québec, markterr

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