Classement mondial des villes les plus attrayantes pour les télétravailleurs

La crise sanitaire a amplifié l'usage des technologies numériques et notamment du travail à distance. Pour certains spécialistes, les pratiques en matière de télétravail des salariés, des entreprises ou encore des entrepreneurs ont fortement progressé et ont gagné entre 5 et 10 ans au regard des tendances précédentes. Certaines destinations touristiques l'ont bien compris durant le plus fort de la crise et ont lancé des actions de marketing territorial pour attirer des télétravailleurs pour des séjours de moyen terme. Il s'agissait de compenser la chute du nombre de touristes en s'appuyant sur les infrastructures touristiques. C'est le cas par exemple de l'archipel des Canaries comme le relate cet article du journal Libération. 

Aujourd'hui, de nombreuses destinations petites ou grandes ciblent les télétravailleurs qui aujourd'hui vivent dans les grandes villes et qui pourraient ainsi gagner en qualité de vie en s'installant en péri-urbain ou plus loin. En effet, grâce au maillage autoroutier, au train et autres modes de transport, il est désormais devenu plus facile de d'éloigner son lieu d'habitation tout en conservant son emploi. Ceci explique pour partie la hausse des prix de l'immobilier en France dans de nombreuses destinations. Comme le souligne le Baromètre des territoires 2021 de l’IFOP, les villes moyennes de l’Hexagone semblent en effet de plus en plus attractives aux yeux des habitants des grandes métropoles. 30 % des actifs résidant dans des agglomérations de plus de 100 000 habitants envisageraient ainsi de déménager. Un chiffre qui, contre toute attente, atteint même 44 % chez les actifs de moins de 35 ans ! Pour autant, l'exode massifs des franciliens et habitants des grandes métropoles ne se produit pas (voir études Knight Franck et Institut Paris Region). 

Si le phénomène n'est pas massif en matière de relocalisation, l'intégration du télétravail dans l'organisation des entreprises et de la société offre un nouveau levier d'attractivté pour les territoires afin d'accueillir des télétravailleurs à la recherche d'une destination pour télétravailler durant quelques jours, voire quelques mois. Il peut s'agir d'indépendants et de sous-traitants opérant dans des activités diverses (informatique, communication, création, comptabilité, etc.), de chercheurs, voire même d'équipes projet souhaitant s'isoler d'une entreprise par exemple dans un tiers-lieu à des milliers de kilomètres, etc.

C'est dans ce contexte que l'entreprise WorkMotion.com, spécialisée dans le travail à distance, a publié une étude qui analyse la simplicité de conformation aux lois locales en matière d’emploi dans 80 villes internationales et leur attrait pour les télétravailleurs. WorkMotion, qui aide les entreprises à recruter des employés partout dans le monde, a eu pour objectif  de classer les villes en fonction de leurs règles de conformité en matière de travail à distance, coût de la vie, des infrastructures et de la qualité de vie. WorkMotion a également utilisé des données exclusives pour illustrer les tendances en matière de relocalisation, en soulignant  où les télétravailleurs se font actuellement le plus recruter. L’index qui en résulte dévoile les villes qui facilitent le mieux le travail à distance, celles qui sont les plus attirantes pour les télétravailleurs qui cherchent à se relocaliser, ainsi que les modèles des télétravailleurs actuels. Melbourne arrive en tête du classement. Elle obtient des scores très élevés pour les facteurs liés à la conformité aux cadres législatifs en matière d’emploi, le bonheur des habitants et son visa de nomade numérique. Montréal et Sydney se classent respectivement en deuxième et troisième position.

Trois françaises ont été classées : Nantes (24ème), Toulouse (39ème) et Paris (61ème).

L'étude complète en française est disponible (cliquer ici) et donne des éléments précis sur la méthodologie employée, les modes de cacul et les indicateurs utilisés.